(Les noms sont modifiés pour des raisons de sécurité) 

Les autorités égyptiennes ont sapé les droits à la vie privée des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) par le biais de ciblages numériques, notamment des pièges sur les réseaux sociaux et les applications de rencontre, du harcèlement en ligne et des « outings », de l’extorsion en ligne, de la surveillance des réseaux sociaux et de la dépendance à des preuves numériques obtenues illégalement lors des poursuites. – Le rapport mondial 2023 de Human Rights Watch.

 

En Égypte, les pratiques discriminatoires et les violations des droits de l’homme contre les femmes persistent, notamment dans les domaines des réseaux sociaux. L’application de la loi sur les mœurs familiales, entachée de biais et de discrimination, a conduit à de nombreux rapports de police ciblant les femmes sur les réseaux sociaux, les accusant de se livrer à la prostitution ou à la traite des êtres humains sans preuves adéquates.

 

Le rapport de pays 2022 de l’Indice de transformation de la Bertelsmann Stiftung (BTI) sur l’Égypte a déclaré que : « La constitution de 2014 accorde en théorie des droits égaux à tous les citoyens sans discrimination (Art. 9). Cependant, les libertés civiles sont systématiquement réprimées. Les femmes continuent de lutter pour obtenir des droits égaux, tout comme les citoyens qui, d’une manière ou d’une autre, ne se conforment pas à l’image de l’« Égyptien normal », tels que les « homosexuels, les personnes transgenres, les athées, les musulmans chiites ou les bahaïs ». 

 

La réaction à cette situation a été étouffée par le manque d’informations sur les violations continues des droits de l’homme en Égypte liées à l’application des lois sur les mœurs familiales et au ciblage des travailleurs du sexe (y compris les travailleurs du sexe s’identifiant comme LBTQI). Les femmes et les parties prenantes concernées manquent de preuves fiables pour pousser à des changements dans les politiques et programmes gouvernementaux visant à promouvoir la responsabilité et la protection des droits des femmes.  

 

Avec un financement de réponse rapide du CMI via UAF-Africa, une organisation de femmes  établie avec la vision de créer une communauté LGBTQI forte, connectée et autonome en Égypte, est intervenue pour apporter un changement systémique.  Pour identifier les schémas et les tendances, le groupe a mené une revue approfondie des données existantes sur les arrestations liées à la loi sur les mœurs familiales et les arrestations de travailleurs du sexe, documentant méticuleusement les cas de ciblage policier des femmes sur des plateformes de réseaux sociaux comme TikTok.

Grâce à cet exercice, ils ont recueilli des preuves d’accusations arbitraires et de violations des droits de l’homme et ont développé une carte mettant en évidence la fréquence et l’emplacement des arrestations avec les parties prenantes concernées et le public pour sensibiliser et plaider en faveur de réformes politiques sur les droits des femmes en Égypte. 

 

Impact de l’intervention

 

Cette intervention a eu un impact significatif, aboutissant à la production d’un rapport complet résumant les conclusions et la documentation des violations des droits de l’homme associées aux arrestations et violations. Bien que le rapport serve d’outil d’information et de preuve pour les processus de réaction, l’intervention a permis à l’organisation de contester davantage les normes discriminatoires et de changer la perception du gouvernement sur les femmes en Égypte. Elle aborde également les causes sous-jacentes des violations contre les femmes pour une société juste et équitable pour tous les genres, sans menaces ni harcèlement.  

 

“Ce soutien nous permet de plaider pour un changement systémique, de contester les pratiques discriminatoires et de contribuer à une société plus juste et équitable. Avec ce financement, nous pouvons faire une réelle différence dans la vie des personnes touchées et conduire des réformes politiques significatives.” – Membre du groupe 

 

Ce groupe de femmes a tiré parti de la collaboration avec des partenaires régionaux, des organisations internationales de défense des droits de l’homme et des réseaux pour accéder à des ressources supplémentaires, échanger des connaissances et amplifier les efforts de plaidoyer. Malgré les défis liés à l’accès à des informations vitales en raison de la censure stricte d’Internet, ils ont contourné les restrictions avec des services VPN et des serveurs proxy, garantissant la sécurité et l’anonymat des membres de l’équipe. Malgré les défis, leur dévouement et leur collaboration avec diverses parties prenantes les positionnent comme des catalyseurs de changement, visant à rendre les espaces numériques en Égypte sûrs, à autonomiser les femmes et à promouvoir l’égalité et l’équité dans la région.

À l’avenir, ce groupe a défini des activités spécifiques pour suivre cette intervention en vue d’un changement transformateur. Celles-ci incluent la surveillance persistante du ciblage policier sur les réseaux sociaux, l’engagement actif dans les réformes politiques, l’intensification des campagnes de sensibilisation du public et l’exploration des voies de soutien juridique.